Pourquoi le Software Craftsmanship est devenu un pilier du développement moderne ?
Dans un contexte où les projets numériques se complexifient, où la dette technique s’accumule et où les équipes tech sont en quête de sens et de qualité, une philosophie se démarque : le Software Craftsmanship.
Né comme un prolongement du mouvement Agile, ce courant place l’excellence technique, la responsabilité individuelle et l’amélioration continue au cœur du métier de développeur. Aujourd’hui, il est bien plus qu’une tendance : c’est un véritable pilier du développement moderne, adopté par les entreprises qui veulent construire des logiciels durables, évolutifs et respectueux des utilisateurs.
Chez GoMind, cette approche fait partie de notre ADN. Découvrons pourquoi.
De l’Agilité au Software Craftsmanship : une évolution naturelle
Au tournant des années 2000, le Manifeste Agile a bouleversé la manière de concevoir les projets numériques. Il a introduit des valeurs fondatrices comme la collaboration entre les équipes, l’itération rapide ou encore l’acceptation du changement. Mais à mesure que l’Agilité s’est démocratisée, une question fondamentale est restée trop souvent dans l’ombre : comment garantir la qualité du code livré dans ce cycle accéléré ?
C’est pour répondre à cette limite que le mouvement du Software Craftsmanship a émergé. En 2009, un groupe de développeurs, mené notamment par Sandro Mancuso, publie un manifeste complémentaire à celui de l’Agile. Ils y affirment qu’un logiciel ne doit pas seulement fonctionner, mais être soigneusement conçu. Le manifeste propose une nouvelle ambition :
Passer du code livré au code maîtrisé
Le Software Craftsmanship ne rejette pas l’Agilité, il la complète. Là où l’Agilité vise à livrer rapidement de la valeur, le Craftsmanship garantit que cette valeur est durable. Il met en avant l’importance de produire un code propre, lisible, testé, et surtout évolutif dans le temps. C’est un changement de posture : on ne se contente plus d’assembler des briques, on devient artisan du logiciel.
Prenons l’exemple d’un projet e-commerce développé dans un cadre agile classique. Au début, tout va vite : les fonctionnalités clés — page produit, tunnel de conversion, système de paiement — sont rapidement mises en ligne. Mais au fil des sprints, la complexité augmente, les délais s’étendent, les bugs se multiplient, et chaque nouvelle évolution devient un risque. Pourquoi ? Parce que le code s’est empilé sans structure, sans tests solides, sans refactoring régulier. Cette situation, bien connue sous le nom de dette technique, finit par freiner toute l’équipe.
Les principes fondamentaux du Software Craftsmanship
Le Software Craftsmanship ne se limite pas à l’application de bonnes pratiques de développement. Il incarne une philosophie professionnelle, un état d’esprit qui pousse les développeurs à s’investir dans la qualité et la pérennité du code qu’ils produisent. Là où d’autres approches techniques s’intéressent à la livraison, le Craftsmanship s’intéresse à ce que devient le code après la livraison.
En plaçant le développeur dans une posture d’artisan, cette approche valorise le souci du détail, la maîtrise technique, et la capacité à transmettre un savoir-faire. On ne parle plus simplement d’écrire du code, mais de concevoir des solutions propres, élégantes, durables — comme un menuisier travaille son matériau avec soin.
Responsabilité et professionnalisme au cœur du métier
L’un des fondements du Software Craftsmanship, c’est la responsabilité individuelle. Un développeur craft ne jette pas du code pour “que ça marche” ici et maintenant. Il pense à ceux qui reprendront ce code dans six mois, à son testabilité, à sa lisibilité, à son impact sur la dette technique.
Cette responsabilité se traduit dans la pratique : on s’assure que le code est couvert par des tests automatisés, qu’il est documenté par sa structure même, qu’il peut évoluer sans être risqué. On n’attend pas qu’un problème survienne pour refactorer : on le fait de manière proactive.t ceux en situation de handicap. Cela se traduit par une meilleure satisfaction client et une fidélisation accrue.
L’amélioration continue comme moteur collectif
Cette dynamique encourage un esprit de mentorat et de transmission, précieux pour renforcer les compétences collectives.
Des pratiques concrètes pour produire du code durable
Dans la pratique, le Software Craftsmanship repose sur des outils et des approches bien connues des développeurs expérimentés. Le TDD (Test Driven Development), par exemple, oblige à écrire un test avant même d’écrire une ligne de code fonctionnel. Cela permet de clarifier l’intention, de sécuriser le comportement, et de créer une boucle de feedback rapide.
Le refactoring continu est également essentiel : il s’agit de réorganiser régulièrement son code pour le rendre plus simple, plus lisible, plus modulaire — sans en changer le comportement fonctionnel. Combiné à des principes comme SOLID, YAGNI ou KISS, cela permet de construire un logiciel robuste et évolutif.
Un levier contre la dette technique et l’instabilité
Dans de nombreuses organisations, les projets numériques commencent sur les chapeaux de roue : backlog bien rempli, sprints cadencés, livraisons rapides. Mais après quelques mois, la vélocité ralentit, les bugs s’accumulent, les délais s’allongent.
Pourquoi ? Parce que la dette technique s’est installée insidieusement, fragilisant la base du projet.
La dette technique, ce n’est pas juste du “mauvais code”. C’est tout ce qui, faute d’être pensé correctement dès le départ, rend le logiciel difficile à faire évoluer. Nous avons rédigé un article pour vous aider à savoir comment gérer la dette technique de façon durable.
Anticiper la dette plutôt que la subir
Le Software Craftsmanship n’élimine pas la dette technique — car elle peut parfois être stratégique — mais il permet de la rendre visible, maîtrisable et remboursable. Un développeur craft choisit quand et pourquoi contracter cette dette. Il inscrit le refactoring dans son quotidien. Il s’appuie sur des tests automatisés pour sécuriser ses évolutions.
→ Prenons un cas concret : un client souhaite ajouter un nouveau type de remise dans un moteur de facturation. Dans un code spaghetti non testé, cette simple demande peut générer des bugs critiques en production. Dans une base craftée, modulaire, testée, cette évolution peut être déployée en quelques heures, sans stress ni effet de bord.
Le coût caché du mauvais code : chiffres à l’appui
*Étude menée par Stripe et Harris Poll en 2018
Avec le Software Craftsmanship, on ne résout pas tout — mais on investit intelligemment dans la stabilité, en construisant un code qui dure, qui s’adapte, et qui inspire confiance.
Un socle pour un numérique plus responsable
Le Software Craftsmanship apporte ici une réponse forte et concrète. En promouvant des pratiques de qualité, il agit directement sur l’impact environnemental et social des logiciels.
Moins de complexité, moins de consommation
Un logiciel mal conçu est souvent synonyme de ressources gaspillées. Il utilise davantage de mémoire, réalise des traitements inutiles, fait appel à des services tiers de manière excessive. Un code “non crafté”, en somme, est plus lourd, plus lent, plus coûteux à faire tourner.
À l’inverse, un code propre, sobre, bien structuré — le fruit d’une démarche Craftsmanship — permet de réduire significativement la charge côté serveur, le poids des traitements, et donc la consommation énergétique. Par exemple, optimiser une requête SQL ou réduire la complexité algorithmique d’un module peut diviser par 10 le temps de réponse… et donc l’énergie consommée.
Maintenabilité = durabilité
Un logiciel maintenable, c’est un logiciel que l’on garde en vie plus longtemps. Pas besoin de tout reconstruire tous les 2 ou 3 ans. Pas de projet “legacy” à jeter. Le Software Craftsmanship favorise une économie circulaire du code : on fait évoluer, on améliore, on réutilise, au lieu de jeter et reconstruire.
C’est une posture alignée avec les objectifs du Green IT : limiter les refontes massives, allonger la durée de vie des systèmes, favoriser des architectures légères et scalables.
Une culture qui renforce les équipes tech
Attirer et fidéliser les profils exigeants
Les développeurs expérimentés — ceux qui ont vécu les dérives des projets instables ou mal architecturés — recherchent aujourd’hui des environnements où ils peuvent coder avec fierté et rigueur. Le Software Craftsmanship crée ce type de climat : un espace où l’on valorise la réflexion, la transmission, l’autonomie, et où l’on n’oppose pas delivery et qualité.
Cela renforce la marque employeur auprès des profils techniques : un environnement Craft est vu comme stimulant, sain, propice à l’excellence. Et donc plus attractif — mais aussi plus stable. On réduit le turnover lié au désengagement face à des pratiques dégradées.
Mieux travailler ensemble
Le Craftsmanship encourage des rituels d’équipe qui fluidifient les échanges et la collaboration. Le pair programming, par exemple, permet à deux développeurs de co-construire une solution, d’éviter les erreurs et d’apprendre mutuellement. Les revues de code deviennent des moments pédagogiques, non plus des jugements. On renforce la cohérence technique collective, tout en instaurant une culture de feedback bienveillant.
Au final, cette approche fait émerger un véritable collectif de production responsable, aligné sur des standards communs de qualité, capable de livrer vite… mais bien.
Pourquoi GoMind en a fait un pilier
Chez GoMind, nous avons fait le choix de s’axer sur les fondations du Software Craftsmanship. Ce n’est pas un simple mot-clé pour nous : c’est une philosophie de travail quotidienne, qui guide nos méthodes, nos choix technologiques, nos recrutements et nos relations avec nos clients.
Une posture technique assumée
Nous pensons qu’un bon logiciel n’est pas celui qui fonctionne “juste aujourd’hui”, mais celui que l’on peut faire évoluer sereinement demain. C’est pourquoi nous intégrons dès la phase de candidature ou de rendez-vous clientèle des pratiques comme le TDD, le refactoring continu, les revues de code collaboratives, ou encore la documentation vivante via les tests.
Nos développeurs sont formés et accompagnés dans une logique de montée en compétence continue. L’excellence n’est pas une exigence individuelle, c’est une dynamique collective.
Une cohérence forte avec le numérique responsable
Ce positionnement Craft s’inscrit naturellement dans notre engagement pour un numérique plus sobre, plus éthique et plus durable. Nous sommes convaincus que le code est peut être pensé pour minimiser l’impact environnemental, maximiser la valeur métier, et favoriser la pérennité des systèmes.
Nous accompagnons nos clients — startups comme grands comptes — dans cette transition vers des pratiques plus responsables, sans jamais sacrifier la performance ou la productivité. Si vous êtes intéressé·e ça se passe juste ici.